Rencontre avec Cyrille JAVARY.
Le Yi Jing, une porte vers un autre mode de pensée.
Claude SARFATI : « Que peut-on conseiller à une personne curieuse du Yi King ? »
Cyrille JAVARY : « On peut lui dire que l’on ne perd jamais son temps à fréquenter le Yi King, parce-qu’il nous apprend une manière de penser différente de la nôtre.
Comme quand on apprend une langue étrangère, on ne perd jamais sa langue maternelle mais on a moins de chance, d’être coincé dans les impasses de notre propre langue ou de notre propre manière de penser.
En particulier en Occident où l’on est souvent bloqué par les impasses du mode de pensée rationnel, cartésien. Le Yi King nous apprend que chaque situation est double, qu’elle se divise en une partie Yin, une partie Yang et que ce rapport est constamment changeant.
Le Yi King nous permet en cela de sortir des impasses de la rigidité cartésienne.
Un simple exemple :
Un enfant qui incube la rougeole, a t’il la rougeole ?
Il n’a pas la rougeole puisqu’il n’a ni fièvre ni boutons, mais en même temps, il a la rougeole puisqu’il va l’avoir.
Par rapport à notre mode de pensée, il n’a rien donc il n’y a rien à faire.
Le Yi King nous apprend, qu’il est en devenir de rougeole et cela nous donnent donc à ce moment l’idée que ce n’est peut-être pas le moment de l’envoyer en colonie de vacances. »
Claude SARFATI : « De manière pratique que peut-on conseiller à une personne qui voudrait se rapprocher du Yi King ? »
Cyrille JAVARY : « La meilleure façon de s’en approcher, c’est de le faire fonctionner avec quelqu’un qui en est familier.
Parce-que la différence entre le mode de pensée Oriental et le mode pensée Occidental c’est que la validité que le mode de pensée Occidental requiert par la preuve et le renouvellement de l’expérience, le mode de pensée Oriental se suffit de son efficacité.
Là dessus, on peut comparer le Yi King à toutes les techniques Orientales.
Par exemple, l’acupuncture n’a toujours pas d’explications rationnelles mais ça fonctionne.
Donc, de voir fonctionner le Yi King peut éveiller chez quelqu’un l’envie soit d’en savoir plus, soit d’aller voir ailleurs.
Exactement de la même façon lorsque l’on a quelque-chose à guérir, on va voir tel ou tel type de praticien. Qu’importe celui qu’on choisit, l’important c’est d’être guéri.
Il y a une phrase du président Mao qui n’était pas vraiment un auteur new age qui disait :
Est vrai ce qui réussit, est faux ce qui échoue.
On retrouve là le pragmatisme chinois. »