Rencontre avec Cyrille JAVARY.
Comparaison entre Yi Jing et Tarots.
Claude SARFATI : « Et si l’on devait comparer Tarot de Marseille et Yi King ? »
Cyrille JAVARY : « Les deux sont des plans du monde, les deux sont des systèmes fort achevés. Les deux sont utiles et les deux sont une profonde connaissance de la psyché humaine.
Néanmoins, ils ont quelques différences :
D’abord, d’expérience, le Tarot de Marseille ne peut être né avant l’imprimerie puisque ce sont des cartes. Le tarot à donc environ un demi-millénaire, le Yi King est cinq à six fois plus ancien.
Ensuite, le Tarot de Marseille fonctionne avec un ensemble de vingt-deux situations types, alors que le Yi King fonctionne avec un ensemble de situations types presque trois fois plus important.
Enfin et c’est le plus important je crois, le Tarot est un mutus liber, c’est à dire que se sont des images sans mot. Des images dont la complexité, les symboles, les couleurs, les harmonies sont excessivement respectables mais sur lesquelles, la personne qui pratique le Tarot doit rajouter des mots alors que dans le Yi King, il y a un texte.
les 4 trigrammesCe texte, nonobstant les difficultés de traduction est quand même compréhensible, quand un hexagramme s’appelle Avancer, il ne nous conseille pas de reculer. Le système du Yi King non seulement comporte 64 situations types mais par le jeu même du Yi King, chaque réponse est formée de 2 hexagrammes.
Globalement, le Yi King comporte 4096 couples de situations, 4096 types de réponses, cela dénote un niveau de finesse important. Le fait qu’il y ait un texte est essentiel parce qu’il empêche les dérives, les délires.
C’est un garde fou qui est peut-être justement l’âme Confucéenne du Yi King et, il est remarquable de penser que nous qui écrivons avec des symboles qui n’ont pas de sens : les lettres, avons produit un système d’image sans texte : Le Tarot de Marseille, alors que les Chinois qui écrivent avec des dessins ont produit un texte sans image car les hexagrammes sont des représentations du Yin et du Yang sous forme d’un trait redoublé ou d’un trait continu. »